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La musique rend plus intelligent – Le Soleil, octobre 2004

Par Bureau FHOSQ le 12 septembre 2005 – 00:00

D’autres articles ou liens sur les bienfaits de la musique sont présentement disponibles sur le site du Festival des harmonies et orchestres symphoniques du Québec :

https://www.festivaldesharmonies.com/liens.htm

Le Soleil
La Une, dimanche 3 octobre 2004, p. A1
Plus intelligent en apprenant la musique ?
Un chercheur de Toronto estime que l’apprentissage de la musique
augmente le quotient intellectuel

Ballivy, Violaine

Foutaise, charlatanerie, voeux pieux de violoneux ? La musique rend-elle
plus intelligent ? Le débat est relancé depuis la publication d’une
étude sérieuse d’un chercheur de Toronto, qui sonne le requiem de
l’effet Mozart, mais conclut que l’apprentissage de la musique augmente
le QI. Et si c’était vrai…

Glenn Schellenberg a fait bien des heureux dans les rangs des parents
d’apprentis virtuoses. Après avoir suivi le développement de 144
Torontois de première année au primaire, il a constaté que le QI des
petits inscrits à des cours de musique a grimpé de sept points, alors
que ceux issus de classes normales ou d’art dramatique ont connu une
hausse moyenne de trois points. La différence peut sembler faible, mais
elle est suffisante pour être significative, dit le chercheur. Le
quotient intellectuel de l’adulte lambda se situe autour de 100. En bas
de 70, les médecins considèrent qu’il y a retard mental.

Jonathan Bolduc n’est pas étonné de ces résultats. Il fignole justement
sa thèse de doctorat sur les relations entre l’apprentissage de la
musique et de l’écriture chez les enfants d’âge préscolaire, et ses
conclusions sont tout aussi étonnantes et encourageantes.

Après 15 semaines d’enquête auprès de 104 enfants, il a remarqué que les
bambins soumis à des cours de musique axés sur la pratique du langage
ont progressé beaucoup plus rapidement dans l’apprentissage du français
que leurs camarades et étaient mieux préparés pour leur entrée en
première année.

Les enfants retenaient et reconnaissaient mieux les sons, avaient
développé une meilleure perception auditive et de meilleures stratégies
pour retenir les mots. La lecture de la musique stimulerait les mêmes
zones du cerveau que le français et améliorerait ainsi le raisonnement
logique des musiciens. Idem pour les habilités motrices des enfants,
rehaussées par le maniement des instruments.

« Le lien entre le langage et la musique est indéniable. » Pour illustrer
son constat, Jonathan Bolduc dresse un parallèle avec les enfants
asiatiques, véritables surdoués. Les Chinois, dit-il, ont une langue
très tonale (une même syllabe peut avoir jusqu’à quatre prononciations
différentes), qui les habitue très jeunes à associer des sons précis à
des mots et développe leur oreille. C’est pour cela qu’ils sont plus
nombreux à posséder une oreille absolue. Ainsi, même si le français
n’est pas une langue tonale, les écoliers auraient plus de facilité à
reconnaître les sons des mots après avoir suivi des cours de musique.

Il y a plus. Jonathan Bolduc affirme que les cours d’éveil à l’écriture
chez les enfants n’ont pas le même effet s’ils ne sont pas accompagnés
de mélodies. « Les enfants apprennent plus rapidement quand on axe les
activités sur quelque chose qui leur plaît parce qu’ils sont plus
concentrés. Et ils aiment la musique. »

En somme, sans faire d’évaluation de leur QI, Jonathan Bolduc a démontré
que « les enfants étaient plus éveillés, plus motivés ».

« Je ne crois pas du tout à l’effet Mozart (théorie selon laquelle
l’écoute passive d’oeuvres du compositeur suffit à améliorer les
habiletés spatiales). Aucune recherche n’a réussi à le démontrer chez
les enfants », note M. Bolduc.

« Par contre, depuis 1994, cinq études très sérieuses ont démontré qu’une
écoute active, que l’apprentissage de la musique augmentaient le
potentiel des enfants. Celle de Schellenberg est la sixième. »

Intelligence émotionnelle

« La musique développe beaucoup plus que le QI », dit de son côté André
Picard, qui a enseigné pendant 25 ans la musique au primaire et agit
aujourd’hui à titre de conseiller pédagogique au Conservatoire de
Québec. « La musique sollicite à la fois les deux hémisphères du cerveau.
Le droit avec la créativité, le gauche avec l’effort de synthèse
nécessaire pour lire la musique. Elle est donc le meilleur moyen de
développer l’intelligence émotionnelle, très populaire dans les
entreprises », dit-il. Non verbale, la musique permet aux enfants
d’exprimer toute leur créativité et les oblige à aller puiser dans leurs
émotions la sensibilité nécessaire pour rendre une mélodie expressive.

Jonathan Bolduc va plus loin. Enseignant en psychologie de la musique et
chercheur associé au laboratoire de la cognition auditive de
l’Université de Montréal, il a constaté que les enfants qui
n’apprenaient pas la musique avaient moins d’habiletés à entrer en
contact avec leurs semblables. Selon lui, les programmes universitaires
qui requièrent de bonnes aptitudes relationnelles, comme la médecine,
privilégient – intentionnellement ou non – les musiciens. Philippe
Amyot, enseignant au programme de concentration musicale de l’école
Saint-Édouard, à Beauport, le confirme. Il a observé que ses étudiants
sont plus organisés et communiquent mieux que les autres.

Plus de musique ?

Une pétition circule ces jours-ci dans le Web dénonçant une prétendue
décision du ministère de l’Éducation (MEQ) de bannir les cours d’arts et
de musique au secondaire. Québec se défend bien d’avoir de telles
intentions. Au contraire, depuis 2002, ces cours sont obligatoires plus
longtemps, jusqu’à la troisième année du secondaire au lieu de la
deuxième. Mais pour Jean-Paul Despins, directeur de la maîtrise en
pédagogie musicale à l’Université du Québec à Montréal, de même que pour
MM. Bolduc et Picard, c’est encore trop peu et ils rêvent d’entendre le
ministère obliger les écoles à consacrer plus que les maigres 54 minutes
prévues hebdomadairement au primaire.

VBallivy@lesoleil.com

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