Vos réactions
Madame Marie-Josée Robichaud
Merci à Madame Marie-Josée Robichaud, enseignante spécialiste en musique au niveau primaire de la région de Vaudreuil pour ce commentaire pertinent et articulé sur les impacts du Livre vert sur l’enseignement de la musique dans les écoles, commentaire transmis à Madame Geneviève Moisan, sous-ministre adjointe au MELS, à son député et sa conseillère pédagogique.
Document complet, incluant les annotations et les sources : commentaire livre vert FHOSQ
Travaillant dans le contexte particulier d’enseignement d’une spécialité à l’école primaire depuis une quinzaine d’année, j’ai d’abord accueillie la parution d’un Livre vert sur l’activité physique comme une très bonne nouvelle. Je pensais qu’enfin, on cesserait de mettre tout le poids de la santé des enfants sur les épaules de l’école. Les parents et la communauté devraient maintenant mettre l’épaule à la roue. Mais j’ai été décontenancée et choquée d’apprendre que lors de la journée de consultation du 20 juin dernier, à Québec, les représentants des éducateurs physiques en milieu scolaire ont demandé d’augmenter leur temps d’enseignement à 150 minutes hebdomadaires. Comme enseignante spécialiste en musique, convaincue des bienfaits inestimables de la pratique collective de la musique pour les enfants aussi bien sur leur motricité, le développement de leur cerveau1, leur confiance, l’amélioration de leur habileté en lecture, que sur leur santé physique (j’expliciterai ce point dans la deuxième partie de mon commentaire), je suis très inquiète de voir cette demande se concrétiser sans aménagements majeurs de la répartition des temps d’enseignement prescrits ou suggérés selon les disciplines. C’est donc en tant qu’enseignante et musicienne que je me suis sentie interpellée à vous transmettre mes réflexions sur cette récente parution. Les politiques qui en découleront affecteront nécessairement ces deux sphères de ma vie, ainsi que celle de mes enfants.
>Mon commentaire sera divisé en deux volets : la place de l’enseignement de l’éducation physique à l’école primaire et ses conséquences sur le temps d’enseignement des disciplines artistiques; ensuite, les dangers d’une classification des loisirs « physiquement actifs » selon certains préjugés sans considérer sérieusement les études scientifiques sur le sujet.
La place de l’enseignement de l’éducation physique à l’école primaire et ses conséquences sur le temps d’enseignement des disciplines artistiques en général et sur celui de la musique en particulier.
Dans les dix dernières années, le milieu scolaire québécois a subi une énorme pression à propos des problèmes de santé publique (obésité, diabète de type 2, etc.) et du temps d’enseignement consacré à l’éducation physique dans l’horaire hebdomadaire des élèves. Les médias n’ont cessé de relayer les informations venant soit du milieu médical, soit de celui des éducateurs physiques, à l’effet que le remède à ces maux commençait assurément par davantage d’éducation physique à l’école. Personne n’est contre la vertu. Les 120 minutes hebdomadaires suggérées par le MELS sont donc devenues obligatoires et nécessaires dans la tête de bien des acteurs du milieu scolaire et du public en général. Si on arrête l’explication ici, cela ne pose guère problème : nos enfants doivent bouger plus donc nous leur ajoutons de l’éducation physique à l’école. La solution est simple, logique et positive.
Par contre, jamais les médias n’ont mentionné que le temps ajouté à cette discipline doit être enlevé à une autre. Il s’agit, ni plus ni moins, de déshabiller Jean pour habiller Jacques et il n’y a que 2 choix pour cette ponction : la langue seconde (l’anglais) ou la discipline artistique donnée par un spécialiste (dans le cas de mon école, la musique). Ces trois disciplines importantes doivent obligatoirement se partager 4,5 heures d’enseignement par des spécialistes, par semaine. Si nous divisons ces heures par trois, nous obtenons 90 minutes par matière et non pas 120, ni 150 minutes. Lorsqu’une école offre 120 minutes d’éducation physique, c’est qu’elle enlève 30 minutes à l’une des deux autres. Considérant que l’apprentissage précoce de l’anglais fait lui aussi de plus en plus sa place dans l’opinion publique, le temps d’enseignement de la musique (ou d’un autre art) est souvent réduit comme peau de chagrin, parfois jusqu’à disparaître en dépit du fait que les arts sont un des domaines généraux de formation du Renouveau pédagogique et que les élèves doivent en avoir deux à leur horaire hebdomadaire.
De plus, la musique avait déjà subi des coupures de temps lorsque l’enseignement de l’anglais avait été ajouté en troisième année d’abord, et par la suite à partir de la première année…
Je ne suis pas opposée à ce que les élèves québécois fassent beaucoup d’activité physique à l’école. Je suis plutôt contre le fait que nous les privions, à cette fin, de la richesse inestimable d’un langage artistique bien vécu, bien enseigné, qui leur procurerait santé2 (de plus en plus de recherches sont disponibles sur ce point), plaisir, expression, confiance, une amélioration prouvée scientifiquement de leurs apprentissages dans les autres matières scolaires3 et une baisse du taux de décrochage4, celle-ci étant encore plus prononcée en milieu défavorisé.
Je vous demande avec insistance, si vous avez l’intention d’accéder à cette demande de 150 minutes d’enseignement de l’éducation physique à l’école, de trouver une solution pour que celle-ci ne se fasse plus au détriment du temps d’enseignement des arts, en particulier de la musique, que j’ai à coeur de défendre. Nos enfants méritent mieux qu’une légère introduction qui ne les fait pas bénéficier de tous les apports positifs que la musique peut leur apporter. Dans ma pratique professionnelle, j’ai pu expérimenter qu’un temps de 90 minutes par semaine permet de respecter le programme de formation élaboré par le MELS et donne la chance aux enfants de faire de réelles expériences musicales riches et bénéfiques.
Les dangers d’une classification des loisirs « physiquement actifs » selon certains préjugés
En premier lieu, je désire souligner que je suis tout à fait en accord avec le constat qu’il faille que les loisirs fassent partie intégrante de cette politique. À tout âge, ceux-ci sont une part importante de ce que nous appelons les saines habitudes de vie. Par contre, la possibilité que nos préjugés, individuels ou collectifs, viennent colorer cette partie de la politique future est bien réelle.
Comment définir un loisir « physiquement actif » qui contribuera à ce que nous soyons, dans dix ans, une des nations les plus en forme du monde?5
Ainsi, les loisirs sont des activités de nature variée auxquelles on se consacre volontairement pendant son temps libre. Le terme loisir est donc multidimensionnel; on pense par exemple aux loisirs de plein air, touristiques, culturels et scientifiques. Il existe des loisirs physiquement actifs, appelés aussi activités physiques de loisir ou activités récréatives physiquement actives, et d’autres qui le sont moins (ex. : chant choral, échecs, peinture).
Pour moi qui suis musicienne et qui ai pratiqué le chant choral pendant plusieurs années, cet extrait du Livre vert m’a laissée perplexe. Si on y pense un peu, le chant se produit uniquement avec le corps, et avec le corps en entier, sans aucun autre accessoire. Jamais il ne me serait venu à l’esprit de le placer dans les loisirs moins actifs en compagnie des échecs.
D’ailleurs, les chercheurs montréalais Daniel J. Levitin et Mona Lisa Chanda ont fait récemment l’analyse de 400 articles scientifiques publiés au sujet de la neurochimie de la musique. Une de leur conclusion est que (…) les séances de chant font augmenter le taux d’immunoglobuline A, un anticorps se trouvant dans les muqueuses et agissant comme première ligne de défense contre les bactéries (…)7. Il me semble donc approprié de considérer ce loisir comme ayant un grand impact sur la santé, même si au premier regard, plusieurs l’auraient plutôt placé dans la catégorie « sédentaire » moins utile à l’amélioration et au maintien d’une bonne santé physique.
Et pour ceux qui doutent encore, regardez les pianistes, chefs d’orchestre, joueurs de batterie, etc., à la fin d’une de leur prestation… ne pratiquent-ils pas tous une activité cardio-vasculaire?
L’automne dernier, j’ai eu la chance d’assister à une conférence de la chercheure anglaise Andrea Creech en visite à Québec dans le cadre du congrès FAMEQ 2012
« L’apprentissage de la musique: son apport pour la vie de l’apprenant du XXIe siècle ». Sa recherche portait sur les loisirs des personnes âgées. Elle démontrait que les personnes âgées faisant partie d’un groupe de percussions présentaient de meilleures performances aux plans social, cognitif, émotionnel et de la santé que celles des groupes témoins participant par exemple à des groupes d’artisanat ou des clubs sociaux8.
Toutes ces recherches sont sérieuses, rigoureuses et récentes. Nous avons la chance d’avoir présentement au Québec plusieurs chercheurs qui travaillent sur le cerveau et la musique. Leurs découvertes sont précieuses, fascinantes et facilement accessibles grâce à leur proximité. En plus de M. Levitin qui dirige ses recherches depuis l’Université McGill, nous pouvons ajouter le nom de madame Isabelle Peretz qui travaille à partir du laboratoire BRAMS de l’Université de Montréal parmi les leaders mondiaux de ce domaine de recherche.
Ce n’est pas le but ici de faire un relevé complet de la littérature sur le sujet mais permettez-moi de citer les conclusions de deux autres études qui abondent dans le même sens que les précédentes : comparés aux groupes contrôles, les participants à une activité musicale rapportent moins de problèmes de santé, moins de chutes, moins de visites chez le médecin et une moins grande utilisation de médicaments (Cohen, 2006, 2007); Faire de la musique peut protéger contre le déclin cognitif (Tesky, Thiel, Banzer and Pantel, 2011).
Cette deuxième partie de mon commentaire vise à stimuler une réflexion profonde à propos des loisirs qui ont un apport positif à la forme physique et à la santé de toutes les couches de la population. Suite à ma lecture du Livre vert, j’ai la crainte qu’un clivage entre les différents loisirs soit appliqué à la hâte et basé sur des critères erronés et trop simples. Comme je suis musicienne, mon expérience m’a portée à donner la musique en exemple et à citer les recherches récentes sur le sujet. Mais cette réflexion devrait, selon moi, s’étendre également à d’autres domaines. Je donnerai seulement deux exemples : les cours de cuisine et la création et l’entretien d’un potager. Apprendre à cuisiner plutôt que de consommer des produits commerciaux peut avoir d’énormes conséquences positives sur la santé et la forme physique. Le faire avec des produits plus frais et plus sains provenant de son potager, c’est encore plus bénéfique.
Je suis très heureuse d’apporter mon humble contribution à cette large réflexion sur la forme physique et la santé de la population du Québec. Les futures politiques qui en découleront auront une influence certaine sur nos vies et, par-dessus tout, sur celles de mes garçons. Je vous félicite du travail déjà accompli et vous encourage à continuer tout en ayant à l’esprit d’appuyer vos décisions sur des bases solides, comme la recherche scientifique et les expérimentations sérieuses, plutôt que sur des lieux communs ou l’influence d’un quelconque groupe de pression. J’ai confiance au processus que vous utilisez en impliquant directement la population dans cette large réflexion. Je tiens à vous remercier de permettre aux gens qui le souhaitent, comme moi, d’y participer. J’imagine que les mémoires et commentaires que vous recevez sont stimulants et aident à cerner clairement les besoins de la population et à trouver les meilleures solutions pour y répondre.
Je vous remercie d’avoir consacré une partie de votre temps à lire ce commentaire et je vous assure de mon entière collaboration à votre démarche.
Je vous souhaite beaucoup de succès dans la poursuite de votre projet.
Marie-Josée Robichaud
Monsieur Daniel Sicotte
Daniel Sicotte, directeur général de la Commission scolaire des Bois-Francs lors de la conférence de presse du lancement des activités des harmonies primaires de Victoriaville.
«C’est une belle condamnation à vie de jouer de la musique. La musique est à l’esprit ce que le sport est au corps. Il faut réussir à trouver l’équilibre. Ne lâchez pas, ce n’est pas facile de jouer, mais ce que vous vivez, c’est un avantage, une valeur ajoutée qui vous suivra.»
Monsieur Gaétan Fortin
Merci à Monsieur Gaétan Fortin, coordonnateur du programme musical de l’École Saint-Edmond de Greenfield Park pour son commentaire incontournable sur les bienfaits de l’enseignement de la musique à l’école.
Je vous écris car j’ai des inquiétudes face à l’exclusion de la musique au sein du projet de politique nationale du loisir.
Je suis enseignant en musique au secondaire depuis plus de vingt ans et actuellement coordonnateur musical à l’École secondaire Saint-Edmond à Greenfield Park.
Lorsque j’ai commencé ma carrière dans l’enseignement de la musique, je ne pensais pas que l’apprentissage musical était destiné à tous mais plutôt à ceux qui en démontraient de l’intérêt. J’avais tort car, après avoir vécu bon nombre de situations dans ma carrière, je suis maintenant convaincu que toutes les personnes de notre société devraient vivre au moins une fois l’expérience de la musique de grand ensemble. De nombreuses études témoignent d’ailleurs des impacts positifs de cette pratique.
Mais il y a plus. La musique est une activité où la compétition est surtout avec soi-même. La musique est inclusive et demande à rassembler plutôt que diviser. Il n’y a pas d’ennemi ni de rival. Alors que certains jeunes diminuent leur pratique sportive car ils ne se considèrent pas performants, il est important d’offrir d’autres alternatives comportant autant (sinon plus) de bienfaits. La musique étant un art de performance, elle permet à ceux qui la pratiquent de se réaliser tout autant dans l’action et cela, parfois pour le reste de leur vie.
La satisfaction que procure la pratique d’une activité créative telle que la musique me semble essentielle à considérer et surtout à inclure dans une future politique nationale du loisir. Omettre la musique équivaut à créer un déséquilibre dans le développement de l’être humain en n’alimentant pas suffisamment cet «esprit sain» dans un corps sain.
Enfin, la musique d’ensemble, tel que pratiqué dans nos écoles secondaires devraient être, selon moi, obligatoire pour tous les jeunes, au moins durant la première année du secondaire car, expériences faites, beaucoup d’enfants n’ayant jamais démontré d’intérêt auparavant y ont découvert une nouvelle activité qui a enrichi notablement leur vie. Ne privez pas nos jeunes de cette opportunité.
Pour terminer, la musique est partout et bonne pour l’être humain, ceux qui n’y ont pas eu accès en éprouvent souvent des regrets. Les écoles, de par leur mission éducative de socialisation, sont des lieux privilégiés de découvertes de cette activité et il faut maximiser l’accessibilité si on veut un Québec meilleur et plus fort pour demain.
Gaétan Fortin, Enseignant en musique
École secondaire Saint-Edmond de Greenfield Park
Madame Colette Girouard
Merci à Madame Colette Girouard, responsable des programmes de l’école préparatoire de musique de l’UQAMpour cette réaction des plus significative transmise à Madame Geneviève Moisan, sous-ministre adjointe au MELS.
C’est avec grand intérêt que nous avons pris connaissance du Livre vert intitulé « Le goût et le plaisir de bouger. » Il va sans dire que nous souscrivons tout à fait aux objectifs généraux soulevés par cette réflexion qui vise à améliorer la qualité de vie de la population québécoise par la pratique des activités sportives et récréatives en mode « actif ».
Cependant, nous sommes étonnés que le Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, ne prenne pas en compte un aspect essentiel du développement de la personne.
« L’action gouvernementale se fonde sur les nombreux effets bénéfiques des activités physiques, récréatives et sportives sur les personnes, les collectivités et la société dans son ensemble. Sur le plan individuel, les effets bénéfiques les plus immédiatement perceptibles de ces activités sont ceux qui sont inhérents au plaisir, à la satisfaction et à la réalisation de soi. Simultanément l’amélioration et le maintien de la santé physique, du bien-être psychologique et de la santé mentale sont des résultats tangibles qui, à court et long terme, contribuent grandement à la qualité de vie des personnes, de leur entourage et de leur communauté.» (Livre vert 1.1 Les fondements de l’action gouvernementale)
Nous tenons ici à faire remarquer qu’il serait possible de faire le même constat en se basant sur la pratique régulière de la musique, ou d’une autre activité artistique. Les travaux affluent depuis quelques années, qui prouvent les bienfaits de la pratique de la musique en général et plus particulièrement de l’apprentissage d’un instrument sur : « le développement psychomoteur, la socialisation, le développement des habiletés cognitives, la persévérance et la réussite scolaire des jeunes, le dépassement de soi, le maintien d’une vie active…etc » ( ibidem)
Dans ce sens, de nombreux organismes oeuvrant dans le milieu de l’éducation et du loisir musical contribuent depuis toujours et de façon constante, à faire en sorte que l’art et la pratique d’un loisir culturel fasse partie du mieux être de notre société. En sont témoins les organismes tels :
- la FHOSQ, (Fédération des Harmonies et Orchestre Symphoniques du Québec)
- la FAMEQ, (Fédération des Associations de Musiciens Éducateurs du Québec)
- les orchestres symphoniques régionaux,
- les orchestres symphoniques de jeunes,
- les projets de concentration et arts-études en musique offerts dans les écoles tant publiques que privées,
- les Organismes d’enseignement de la musique en privé et leurs nombreux professeurs affiliés disséminés dans toutes les régions de la province,
- les programmes de musique classique, jazz et pop-jazz, des Cegeps et Universités, d’où sont issus, de plus en plus de musiciens professionnels qui font leur marque localement et sur la scène internationale.,
- les nombreux concours et festivals de musique organisés dans toutes les régions et à tous les niveaux de performance.
Toutes ces entités regroupent en leur sein des milliers de participants et de « fidèles » s’adonnant à la musique depuis leur plus jeune âge jusqu’à l’âge d’or….La majorité de ces organismes vivent, ou survivent selon le cas, grâce l’engagement sans faille des musiciens éducateurs, à un bénévolat constant de ceux-ci ainsi que des parents du milieu, à des campagnes de financement impliquant les élèves, à l’apport de Fondations mises sur pied et nourries par les mêmes intervenants, ainsi que par des « mécènes », qui, en région surtout, sont sollicités de toutes parts.
C’est pourquoi, il serait souhaitable à notre avis qu’un éventuel plan d’intervention dans le domaine de l’éducation et du loisir, se fasse en collaboration avec tous les intervenants concernés, incluant ceux de la musique et des arts. Ainsi, il serait possible d’offrir aux québécois une éducation complète et des loisirs de qualité, sollicitant toutes les habiletés et toutes les possibilités de l’intelligence humaine.
En tant qu’Organisme d’encadrement de la musique en privé, reconnu par votre ministère, l’École préparatoire de musique de l’UQAM, encadre, via une centaine de professeurs affiliés, la formation de quelque mille élèves qu’elle conduit pour certains, du niveau Débutant au niveau Collégial.
Notre organisme souhaiterait appuyer et collaborer à toute action visant à :
- bonifier les conditions de vie, de loisir et de culture de la société québécoise,
- assurer la reconnaissance d’objectifs communs aux intervenants des divers milieux et niveaux de formation, tant dans le secteur des sports que dans celui de la culture, et particulièrement dans celui de la musique,
- assurer un financement adéquat à chacun des secteurs d’activité, et ce à tous les niveaux,
- assurer un partage équitable du curriculum d’enseignement dans les écoles, en tenant compte d’une formation incluant les arts et la musique, et, de façon particulière pour la pratique musicale :
- assurer et reconnaître la compétence des musiciens professionnels oeuvrant dans les écoles,
- mettre en valeur les réussites et l’excellence des musiciens formés par notre système d’enseignement, tant sur le plan individuel que collectif, ce au même titre que l’élite sportive,
- valoriser les bienfaits de la pratique musicale et ses liens avec les divers contenus apprentissages,
- mieux structurer le milieu de l’enseignement musical dans son ensemble, secteur public et privé, en cohérence avec des objectifs précis et définis de manière mesurable.
Nous croyons à la mise en commun des forces et des compétences, des ressources et des aspirations, de chacun des secteurs de l’Éducation, du Loisir et du Sport. Ainsi « avec une vision claire et partagée des rôles et des responsabilités des différents acteurs » ( Livre vert Enjeu 4, Concertation) pourra s’élaborer une politique inclusive et efficace, touchant tous les domaines de formation.
Ce en quoi, nous vous offrons notre appui et notre entière collaboration en tout ce qui peut toucher nos compétences.
Espérant un suivi harmonieux à cette démarche constructrice,
École préparatoire de musique de l’Université du Québec à Montréal,
Colette Girouard
Responsable des programmes
Valérie Dallaire
Directrice
Monsieur Bernard Sénéchal
Merci à Monsieur Bernard Sénéchal, directeur musical de l’Harmonie la Gaillarde de Normandin pour ce témoignage des plus éloquent et pertinent transmis à Madame Geneviève Moisan, sous-ministre adjointe au MELS.
Au nom des membres de l’Harmonie La Gaillarde inc de Normandin, je souhaite vous soumettre notre opinion sur l’importance que nous accordons à la pratique de la musique, aux répétitions de notre groupe ainsi qu’aux représentations publiques que nous offrons. Certes les tenants du sport qui eux, pour plusieurs n’ont probablement jamais fait de la musique, ne peuvent pas concevoir jusqu’à quel point l’activité musicale comme loisir est importante pour un très grand nombre de personnes et spécialement pour les membres de notre harmonie.
Depuis sa fondation en 1978, des centaines de personnes ont été membre de notre formation musicale. Certains sont présents aux répétitions depuis 35 ans dont notre président actuel qui a été maire de Normandin ainsi que le préfet de la MRC Maria Chapdelaine.
Pour nous, la pratique d’un instrument comme la trompette, la clarinette, le saxophone, le cor, le tuba, le trombone, la flûte, la percussion etc. demande de la part de l’exécutant un effort physique important non négligeable pendant l’exécution et la pratique des pièces musicales.
En plus de l’effort physique que l’on doit fourni, notre concentration doit être constante, nous devons lire la partition, compter les temps des différentes valeurs de notes et de silences, respecter le tempo, travailler l’interprétation et le style de l’œuvre, respecter les nuances, suivre le chef d’orchestre, écouter tous les autres musiciens pour bien jouer avec eux, évaluer constamment son jeu à l’instrument dans le but de s’améliorer et de pouvoir interpréter des pièces musicales de niveaux supérieurs.
La pratique d’un instrument développe aussi la motricité fine (très importante dans de nombreux métiers comme la fabrication des ordinateurs, la chirurgie etc.) car l’exécution demande beaucoup de précision de la part du musicien pour ajuster ce qui est lu sur la partition et tous les mouvements que le corps doit fournir (mouvement respiratoire, mouvement des muscles faciaux, des muscles des bras et des mains, du dos et de l’ensemble du corps) en même temps, de façon instantanée, qu’il travaille avec son instrument et qu’il fait cela tout en écoutant ce qu’il joue et ce qu’exécute tous les musiciens autour de lui en suivant les directives du chef d’orchestre.
Ce loisir nous offre la possibilité de vivre une vie active, motivante tout en permettant d’accroître notre richesse culturelle personnelle et collective. Elle nous a permis de développer des amitiés durables avec des personnes qui ont un intérêt commun « LA MUSIQUE ».
De plus, notre milieu, a pu bénéficier, au fil des ans, de l’apport culturel qu’un groupe d’harmonie, comme le nôtre, peut offrir par ses prestations ainsi que par la diversité des œuvres musicales de nos concerts ou spectacles (classiques, romantiques, contemporaines, populaires, jazz, rock, musique ethnique, musique de cinéma, québécoise et bien d’autres). Nous sommes en région éloignée et nous n’avons pas souvent la possibilité d’avoir chez-nous des artistes professionnels encore moins des formations comme l’Orchestre Symphonique de Québec ou de Montréal.
Pour nous la musique est un loisir sain et enrichissant et comme citoyen de la province de Québec nous considérons qu’elle doit faire partie, au même titre que toute autre forme de loisir, de votre projet. Le sport, à lui seul, ne peut combler tous les besoins d’une population comme la nôtre. On ne peut mettre de côté dans une politique concernant le loisir tout ce qui touche les arts et tous les autres types d’activités que les gens aiment faire en dehors des heures de travail pour se détendre et se changer les idées.
Pour nous la définition du mot loisir concerne une vaste gamme d’activités pour profiter de nos temps libres. Nous connaissons très bien les bienfaits reliés à l’activité physique mais si la population bouge moins qu’avant, il faut, avant tout, établir qu’elles sont les causes réelles de cette inactivité.
À notre point de vue, une consultation beaucoup plus élargie sur l’ensemble des loisirs auxquels s’adonnent les québécois et des bienfaits que cela leur apportent s’imposent avant de finaliser un tel dossier. Il n’y a pas que le sport qui apporte des bienfaits dans la vie. Encourager les gens à bouger, à faire un sport c’est bien mais nous ne voulons pas et ne souhaitons pas être exclus de façon définitive de la politique à venir car nous sommes fiers d’être des citoyens du Québec et nous sommes convaincus que notre loisir la « Musique » est bénéfique pour nous et pour tous les gens de notre entourage. Nous croyons que le développement global de notre société doit permettre aux gens de vivre heureux avec l’ensemble des choix d’activités qui leur donnent la possibilité de se réaliser comme individu.
Nous vous remercions d’avoir pris le temps de lire notre commentaire et que la sagesse puisse guider l’ensemble de tous les intervenants pour une l’établissement d’une politique juste et équitable pour tous.
Bernard Sénéchal
Directeur musical de l’Harmonie la Gaillarde de Normandin inc.
Madame Lucie Barrette
Merci à Madame Lucie Barrette de l’Harmonie Leonardo Da Vinci pour ce témoignage inspirant transmis à Madame Geneviève Moisan, sous-ministre adjointe au MELS.
Je comprend qu’avec votre livre vert, vous voulez prôner la bonne santé par l’activité physique, c’est très important d’être actif… Mais avez-vous pensez à la santé mentale, avec le stress de la vie… La musique (depuis que je suis toute jeune) m’aide à garder cet équilibre dans la vie. Ayant des problèmes de santé (malformation aux genoux), je reste active physiquement du mieux que je le peux. Je peux même dire que dans ma jeunesse, c’est grâce à la musique que j’ai trouvé une forme d’activité physique qui me convenait malgré mes problèmes de genoux, le corps de clairon m’a gardé en forme pendant plusieurs années, je défie n’importe qui de jouer de la musique en marchant… c’est du cardio et du musculaire…
De plus, ayant vécu dans un quartier défavorisé, la musique à l’école secondaire a permis à plusieurs jeune de mon école de combattre le décrochage… La musique (les arts) est un exutoire pour un jeune à l’école, c’est parfois, ce qui permet de rester jusqu’à la fin, d’endurer ses difficultés et même d’avoir un répits de ses difficultés pendant l’année scolaire. Ce ne sont pas tout les étudiants qui ont une affinité avec l’éducation physique comme ce ne sont pas tout les étudiants qui ont une affinité avec les arts, il faut trouver un juste milieu pour répondre à la clientèle et c’est bien comme ça, vous voulez plus d’implication dans les sports, formé des ensembles musicaux pour encourager vos sportifs… regarder l’université de Montréal avec sa Drumline des Carabins… En plus de mettre de l’ambiance dans les compétitions, ils servent de modèles pour bien des jeunes… Pourquoi ne pas faire la même chose au niveau secondaire???
La musique n’est pas simplement un petit loisir, certaines personnes joueront de la musique jusqu’à leur mort, ça fait 27 ans que je suis musicienne et je compte bien continuer jusqu’à ma mort. La musique a sa place dans les écoles et dans les loisirs
Lucie Barrette, Orchestre d’Harmonie Léonardo Da Vinci
Jean Bilodeau
(Harmonie Grande-Rivière de Gatineau)
Le lobby du sport est vraiment fort ! J’espère que le ministère va réagir à cela. Je ne comprend pas que la musique d’ensemble a toujours eu cette incompréhension. Il va nous balayer et on va revenir comme il y a 40 à 50 ans dans le milieu scolaire surtout au niveau secondaire. Il faudrait un lobby fort pour la musique (instrumentale) comme pour celui du sport qui s’est mobilisé depuis quelques années. C’est mon opinion personnelle, mais, on dilue nos forces lorsque que l’on essaie de mélanger les 4 arts ensemble.
Bernard Sénéchal
(Harmonie Croques-Notes de Normandin)
Je vous remercie de m’avoir informé à ce sujet. Je vais faire circuler cette informations à toutes les personnes touchées par ce livre vert.
Pierre Lainesse
(Harmonies La Fugue et Le Prélude de Gatineau)
Malheureusement, je ne suis pas surpris. Tout pour l’activité physique et le sport et rien pour les activités artistiques. J’encourage le Conseil québécois du loisir ou la FHOSQ à instaurer une pétition en ligne sur le site de l’assemblée nationale. Mon sport d’équipe, c’est la musique d’ensemble.
Benoit Laparé
(Orchestre d’harmonie Leonardo-Da Vinci de Montréal)
L’avenir des activités musicales et artistiques de nos jeunes et des citoyens en général pourrait être compromise. Pour certains, le sport est important mais pour d’autres la musique l’est tout autant. Il y a de la place pour tous. C’est un choix de société auquel nous devons prendre part.
Jacques Pelletier
(Harmonie senior de Victoriaville)
Tout à fait d’accord. Parlant d’activités physiques, s’ils pensent que ce n’est pas physique de jouer de la trompette, qu’ils y viennent s’essayer. J’ai vu dans des écoles où j’ai donné des «Classe maître », des étudiants à qui on fournissait des clarinettes au bec cassé, des saxophones avec des tampons manquants, des trompettes et des trombones aux coulisses figées et un directeur d’école qui s’en excusait en disant qu’il manquait de budget. Je lui ai demandé s’il trouverait des budgets pour l’enseignement du Basketball sans ballon, du Baseball sans boule, de la natation sans eau, etc., etc. C’est à partir de ce genre d’aberrations qu’il faut commencer à les convaincre de quoique ce soit. On part de loin, mais cette demande de mobilisation devrait être soutenue autant que possible. Bravo à la FHOSQ, ne lâchez pas.
Priscille Lafontaine
(Harmonie de Granby)
Je nous souhaite en tant que musiciens et artistes que de nombreux professionnels musiciens/ chanteurs fassent de la publicité pour cet art complet qu’est la musique! La musique est un art bruyant,il faut se faire entendre! Nous pouvons être des musiciens en forme! Il n’est plus temps d’accorder nos instruments séparément, il est temps ensemble de jouer faire entendre notre symphonie!
Michaël M. Savard
(enseignant de la Mauricie)
Je tiens à remercier la FHOSQ pour ce texte. J’espère que qu’elle aura l’appui de tous ! Le terme soulevé ici à propos de LOISIR est repris par gouvernement. Ce terme me semble inapproprié pour les raisons citées plus bas. J’ai oublié de spécifier ce détail important qui vise ce gouvernement. Je remercie aussi la FAMEQ d’avoir partagé ce statut ainsi que Zara (Vaillancourt) pour son commentaire.
Isabelle Rousseau
(Ensembles des Estacades de Trois-Rivières)
J’ai lu le livre vert…le malaise est grand! L’ouverture de la part MELS et les rencontre avec les représentants de la FAMEQ et des autres associations des arts n’étaient-elles que de la poudre aux yeux?
Isabelle Pomerleau
(enseignante de l’Estrie)
Je ne comprends vraiment pas votre réaction !!!! Vous vous offusquez tout à coup du fait que l’on ne parle pas des différentes formes d’art dans un livre parce que l’on pourrait l’insérer dans la section LOISIR…. Il y a pire que cela ! La musique meurt dans les écoles !!! ÇA j’en reviens pas ! Moi, je ne pratique pas un LOISIR et je n’ai jamais été heureuse de constater qu’auprès du MELS l’on mette mon domaine dans la catégorie LOISIR……… Avec une fédération aussi grande que la votre, la FAMEQ, les différentes orchestres et tous les musiciens éducateurs, comment pouvons-nous faire pour manquer l’occasion de faire valoir notre domaine et le rendre plus sérieux et crédible auprès de la population et des décideurs ? Je n’ai aucunement envie que l’on insère un nota bene au sujet des arts dans la section loisir d’un livre qui a été principalement rédigé pour venter la valeur et l’importance de faire de l’activité physique … MOI j’ai envie que les gens qui gravitent et qui oeuvrent dans le domaine musical se mobilisent et prennent pour modèle ce que les gens oeuvrant dans le domaine sportif ont réussi à faire au fil des ans ! Rappelez-vous que dans les années 1960-70-80… l’éducation physique à l’école était plutôt considéré comme récréatif… Au fil des ans ils ont réussi à se mobiliser et à se faire entendre ! Il faudrait commencer par arrêter de penser que le domaine des arts en est un qui va SURTOUT dans la catégorie LOISIR………. Pouvons-nous nous aussi avoir notre propre livre de recommandation !!!!! Moi j’embarquerais dans le projet c’est certain et je sais très bien que je ne serais pas la seule !
Réponse de la FHOSQ à Madame Pomerleau
Je comprends tout à fait votre réaction et je vous remercie d’avoir pris le temps d’exprimer ce que beaucoup pensent de la situation. Cela me permet de clarifier certaines choses. La FHOSQ est un organisme national de LOISIR reconnu et soutenu par le Ministère de la Culture et des Communications du Québec. La FAMEQ est un organisme voué à l’ÉDUCATION musicale reconnu par le MELS. Et plusieurs de nos ensembles seniors sont reconnus et soutenus en tant qu’organismes CULTURELS au niveau municipal. Diviser pour mieux régner, vous dîtes? Et quoiqu’on en pense, on dit d’une activité qu’elle est de “loisir” (our récréative) quand elle n’est pas professionnelle (allô la Guilde). Mais là, on exige que la population québécoise, du CPE au CHLSD (dixit le Livre vert) pratiquent des activités “physiquement actives” (toujours dixit le Livre vert – ridicule, hein?) Bien sûr que l’idéal aurait été d’avoir un modèle qui colle mieux à la réalité de notre milieu, mais la volonté politique, l’échéance électorale, les tractations administratives et le format des consultations font en sorte que ce n’est pas réaliste à ce moment-ci. Le choix de la FHOSQ est de joindre la grande force du Conseil québécois du loisir (CQL) qui est le pendant loisir du lobby sportif de Sports Québec et du Sports étudiants. On parle ici d’une force qui regroupe la FADOQ, Guides et Scouts, les Camps de vacances, les Chorales, les Fêtes et festivals, et j’en passe. On parle d’une force représentant plus de 45 organismes nationaux et 500 000 bénévoles en loisir et ayant des entrées politiques dans plusieurs ministères. Bien sûr que la “maison” n’est pas parfaite mais nous pouvons encore, à ce moment-ci, espérer modifier les plans et y faire NOTRE espace. Ça restera toujours mieux que de dormir dans le cabanon…